Carré Rouge sur fond noir, 10 ans après

Conférence mutlidisciplinaire avec Santiago Bertolino.
Je me rappelle il y a 10 ans, en janvier 2012, avec mon collègue Hugo Samson, nous filmions le mouvement étudiant avant même que les médias en parlent. Nous avions réussi à avoir un accès privilégié au sein de l’exécutif de l’ASSÉ, le syndicat étudiant le plus radical à l’époque, en faveur de la gratuité scolaire et promouvant le syndicalisme de combat comme stratégie de lutte. Un sujet de film part souvent d’une intuition. En novembre 2011, une première manifestation contre la hausse des frais de scolarité avait réuni près de 30 000 personnes. Cela m’avait donné la puce à l’oreille qu’une mobilisation encore plus importante devait se préparer. On a commencé par filmer à une fréquence d’une fois par semaine, puis rapidement, nous sommes tombés à un tournage tous les deux jours sur une période de 6 mois, captant ainsi les prémices de la grève, son effervescence, jusqu’à sa victoire. Cela a demandé beaucoup d’énergie et de rigueur. Nous étions toujours là où il fallait, et souvent même avant les médias de masse. C’était notre force. Dix ans après les événements, je suis très fier de présenter ce film.
Le conférencier
Santiago Bertolino est réalisateur/scénariste indépendant. NIN E TEPUEIAN (Mon cri) est son 3e long-métrage documentaire. En 2016, il réalise Un journaliste au front. Ce film produit par l’ONF suit le parcours d’un journaliste freelance au Moyen-Orient, en zone de guerre. Les tournages l’ont conduit au Kurdistan-Irakien, en Israël/Palestine, en Égypte et en Turquie. En 2013, il coréalise avec Hugo Samson un premier long-métrage portant sur la lutte des étudiants québécois contre la hausse des frais scolarité, le fameux Printemps étudiant. Carré rouge sur fond noir diffusé en primeur à Télé-Québec remporte deux prix Gémeaux, celui de meilleur documentaire enjeux de société et meilleur scénario.