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Honorer les acteurs de l'éducation par et pour les Autochtones : du Collège Manitou à l'Institution Kiuna

RPA - C5 (2)
Le 30 mai 2022
13:00
Espace le vrai monde?
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Table-ronde avec Mariette Niquay, Lise Bastien, Ghislain Picard, Prudence Hannis, Jimmy Bossum, Gabrielle Vachon-Laurent et Emanuelle Dufour.

Mariette Niquay Lise Bastien Ghislain Picard Prudence Hannis Jimmy Bossum Gabrielle Vachon-Laurent Emanuelle Dufour

Quand Manitou a fermé, c'est toujours resté comme un rêve que ça revienne. J’avais une sœur plus jeune et à l’époque, elle disait : « quand je vais être grande, je vais aller à Manitou! » On a brisé le rêve de beaucoup de jeunes là! […] Les jeunes avaient mis beaucoup d’espoir dans Manitou. C’était sortir de chez soi, s’accomplir dans autre chose et se retrouver... Une force collective là; d’être ensemble! De voir ce nid-là, où les gens pouvaient être ensemble, c’était fabuleux... du moins, pour certains d’entre nous. Ça a été assez déterminant et ça l’est encore. […] Manitou, c'est la genèse. Kiuna, c’est le programme, la collaboration avec les cégeps pour la certification, la cohorte anglaise et française, la mixité. Recréer des nids de réflexion sur la question autochtone; on a pas mal la même mission!

— Lise Bastien, ancienne étudiante de Manitou et directrice générale du CEPN/ Kiuna, 2014-

 

L’année 2022 marque les 50 ans du dépôt de La Maîtrise indienne de l’éducation indienne par la Fraternité des Indiens du Canada (aujourd’hui devenue l’Assemblée des Premières Nations). L’accord de principe s’articule alors comme une volonté de promotion identitaire, d’émancipation et d’autodétermination par la réappropriation des instances éducatives par les Premières Nations. Elle préconise notamment que soient inculquées des valeurs et « les connaissances nécessaires à la fierté de soi à la compréhension d’eux-mêmes et du monde qui les entoure » dans un contexte de transmission culturelle tout comme de survie au sein de la modernité (FIC, 1972).

L’année suivante, soit en 1973, on assiste à l’ouverture du premier établissement postsecondaire « par et pour » les Premières Nations au Québec, le Manitou Community College ou Collège Manitou à La Macaza, dans les Hautes-Laurentides. À la suite du transfert de l’école d’été de formation des maîtres autochtones (créée en collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi), est successivement créé un programme de sciences sociales culturellement adapté en collaboration avec les collèges Dawson et Ahuntsic, un programme d’arts et communications et d’un grand éventail de formations bilingues. Malgré sa fermeture hâtive en 1976 pour des motifs politiques et économiques, le Collège Manitou aura contribué à l’essor d’un nouveau leadership autochtone à l’origine d’importants mouvements de revitalisation identitaire et culturelle, ainsi que de réappropriation politique.

Plus de 35 ans plus tard, et à l’issue de plus d’une dizaine d’années de travail concerté entre le Conseil en éducation des Premières Nations, l’Assemblée des Premières Nations et ses communautés membres, mais également du ministère de l’Éducation, du Collège Dawson et du Cégep d’Abitibi-Témiscamingue, c’est au tour de l’Institution Kiuna de voir le jour dans la communauté d’Odanak. À l’issue de son 10e anniversaire, Kiuna est fière de présenter plus de 130 diplômé·e·s et une grande variété de programmes culturellement adaptés au besoin des communautés et des étudiant·e·s de Premières Nations.

Cette table-ronde vise à raconter et à célébrer le passé, le présent et l’avenir de l’éducation « par, pour et avec » les Premières Nations, tout en réfléchissant aux possibilités de collaboration avec les autres acteurs et actrices du domaine de l’enseignement postsecondaire au Québec.

Source : Emanuelle Dufour, La sécurité culturelle en tant que moteur de réussite postsecondaire : Enquête auprès d'étudiants autochtones de l'Institution Kiuna et des espaces adaptés au sein des établissements allochtones (2015)

Note

Pour celles et ceux qui ne peuvent être présents, il vous est possible de suivre cette activité à distance, via Zoom.